Back from Cork !

Le point culminant de notre programme estival est désormais derrière nous et, back from Cork, nous pouvons dérouler l’histoire. Histoire qui commence à l’Aber Benoit, un verre à la main, chez Jean François, qui nous a tous réunis avant le départ, début juillet, sur sa terrasse ensoleillée.

        Nous ne sommes pas très nombreux mais la flotte est motivée, la météo clémente et le programme gourmand, comme les petits plats qu’Anne Yvonne et ses copines nous ont préparé ce soir là.

       Une nuit plus tard, l’arrivée aux îles Scilly donne le ton. Grand beau, sable blanc, eau cristalline. Si si, c’est vraiment comme ça début juillet, une carte postale grandeur nature où nous avons enchainé les bons moments, immortalisés par la traditionnelle photo de groupe à califourchon sur les canons du fort devant Spanish Ledge , la bouée d’entrée du chenal. En dessous, le beau White Dolphin est au mouillage à Porth Cressa, vu sa taille, tandis que Calypso, Perséphone et Bilou Belle sont sur des bouées à Saint Mary, de l’autre côté du petit isthme sur lequel est planté le village.

       Tout est ainsi à portée de main, le Mermaid, bien sûr , pub mythique de l’île, la première maison en sortant de la digue du port, mais aussi l’Atlantic Hotel, autre pub incontournable, aussi bas de plafond que l’entrepont d’un vaisseau de ligne, eut égard à l’âge vénérable de la construction. Deux endroits où les sourires et les pintes s’épanouissent de concert. Mais l’équipage de Calypso est ici comme à la maison, ce qui nous vaut un bel apéritif  cocktail sur le donjon du Star Castle, vue sur le port et la baie, un établissement tout à fait recommandable. Merci à Sarah l’accueillante gérante de l’endroit et à Jean François qui nous avait concocté ces deux jours bien remplis. Erwan, à bord de Calypso, s’est même offert une séance de kite surf à partir des bateaux, puis nous réunissons tout  tout le monde au restaurant « on the quay » avant de quitter l’endroit.

       Le mouillage suivant sera une belle découverte, l’île de Saint Martin étant un peu à l’écart des sentiers battus et resplendissante sous le soleil. Nous y avons déjeuné  sur la terrasse un peu de bric et de broc du seul pub de l’île, avec un panorama de toute beauté, achevant de nous convaincre de la pertinence de la croisière dans ces îles.

Pour la petite histoire, à la sortie du Mermaid la veille au soir, nous avions réussi à convaincre un pêcheur local de nous vendre des langoustes et du crabe depuis son bateau, je vous laisse imaginer l’apéro à bord des trois bateaux à couple à Saint Martin, agrémenté d’un saladier de mayonnaise levée par Fred en un tournemain.

       Et puis il a fallu partir, non sans faire le « Round island Passage »,cher à Calypso, entre une île accore qui supporte un phare et une rangée de cailloux formant couloir entre les deux. Surprenant, grisant et fréquenté par des phoques que nous avons dérangés en passant . Magnifiques Isles of Scilly !

Round Island passage

        Vingt quatre heures de près plus tard, nous voici dans le goulet d’entrée de la baie à Cork, qui va être le cœur de notre terrain de jeux toute la semaine. C’est large, tout à fait praticable, mais il y a du courant, il faudra louvoyer le long des berges, comme nous allons le découvrir bientôt.

     A Crosshaven, plus de deux cent bateaux de course se sont donnés rendez vous pour fêter le tricentenaire du Royal Cork Yacht Club, qui s’est donné les moyens d’accueillir tout le monde pour une magnifique semaine de régates.  Il n’y a que douze inscrits dans la flotte de classiques, mais le niveau est là, les bateaux sont beaux, et nous aurons droit à un parcours de régate chaque jour, d’une vingtaine de miles, sur ce plan d’eau pas si simple.

     Il y a là un très beau cotre magnifiquement refait, Eirin, bien mené et très rapide au près, trois Cork Harbour one design, neuf mètres au pont, dessinés par Fife avant la première mondiale, dotés d’un gréement aurique très puissant. L’un d’entre eux, redoutable, portant le petit dragon doré sur la préceinte, est barré par Harold Cudmore, une légende anglo irlandaise aux trois coupes de l’America, ainsi que d’innombrables succés en IOR ,avec le one tonner Golden Apple notamment, un dessin de Ron Holland. Parmi les concurrents sérieux, il y a aussi un S&S 34, Bendigedig, qui prépare le Global Solo Challenge, un Vendée Globe pour amateur avertis, sans électronique, mais avec une grosse motivation. Il le prouvera pendant la semaine, devenant notre adversaire le plus sérieux.

    Nous ne sommes que quatre à bord, ce qui ne simplifie pas les empannages, mais la complémentarité et l’engagement de l’équipage ont très bien fonctionnés jusqu’au dernier jour, où rien n’était joué. Sans forfanterie, je crois que nous avons bien navigué, Bilou Belle un os entre les dents toute la semaine. Nous avions shangaié Armelle à l’Aber, chez Glen Mael dans l’impossibilité de prendre le départ avec nous et elle a bien joué le rôle de la barreuse grâce à sa pratique assidue des pièges du Léman, où l’on apprend à lire le vent sur l’eau, dans les risées, tandis que Pascal, qui nous rejoint sur place, a tiré sur toutes les ficelles du bord toute la semaine, quelques fois plusieurs en même temps, pendant que l’autre Yann et moi manoeuvrions à l’avant, entre deux coups d’œil au parcours.

           Bref, c’était sport et c’est pour ça que nous étions venus, mais aussi pour étoffer la classe classique à la semaine de Cork, car c’était une nouveauté chez eux, et il y avait eu du travail en amont. Merci à Colin,  ancien président du club, et Mike, membre du staff sur place, pour leur disponibilité et leur présence auprès de nous toute la semaine. Nous avons également apprécié la présence de Géraldine, irlandaise qui a vécu trente ans en Fance, et qui nous a débrouillé toute sortes de choses, des instructions de course aux billets d’avion retour.

         Nos deux clubs avaient déjà noués de bonnes relations auparavant, mais le lundi soir, soir du premier jour de régates, un dîner réunissant le club, les armateurs et skippers de classiques a permis d’aller plus loin dans les liens.

En effet Kieran, l’actuel président du club, s’est vu remettre en cadeau par Yves, notre maquettiste préféré, une demi coque de Pen Duick, qui a été construit à Cork , symbolisant ainsi très bien les liens entre eux et nous. Quand ils ont découvert qu’en plus ce bel objet était l’œuvre de Yves, voilà qui a suscité une salve de toasts à l’amitié et à la reconnaissance, qui ne s’est pas démentie de la semaine. Je crois pouvoir avancer que les classiques ont un futur à Cork et c’est tant mieux.

Bilou Belle, vainqueur de la Classic Volvo Cork Week 2022

        Voilà, le retour s’est fait au près également, mais c’est une habitude dans notre mer celtique, un merveilleux bassin de croisière et de courses, où les circonstances et les lieux pour assouvir notre passion ne manquent pas.

      En juillet à Cork, tous les deux ans , il y a un bel évènement nautique qui nous concerne de près, à bon entendeur…         

Amitiés maritimes
Yann Salun

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